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Inquiète, l’AACC Outre-Mer interpelle Muriel Pénicaud

Les exonérations de charges sociales dans le cadre de la Lodeom renforcée vont-elles être supprimées pour le secteur publicité-marketing ? C’est en tout ce que semblent envisager le gouvernement, le ministère du Budget et le ministère du Travail !

Pourtant, depuis son instauration en 2010, cette Loi pour le développement économique des outre-mer (Lodeom) ouvre aux employeurs situés dans les départements d’Outre-mer, ainsi qu’à Saint-Barthélemy et Saint-Martin, une exonération de cotisations patronales, d’assurances sociales et d’allocations familiales. Cette exonération Lodeom est accordée aux entreprises privées de moins de 11 salariés et, dans sa version renforcée, aux employeurs de certains secteurs d’activité privés, quel que soit leur effectif (NTIC et centres d’appels, presse et production audiovisuelle, énergies renouvelables, BTP, industrie, hôtellerie-restauration-tourisme, agriculture-pêche-aquaculture, transport aérien, transport fluvial). L’objectif de cette loi étant de développer l’emploi et les activités économiques dans ces territoires en proie à des difficultés socio-économiques majeures. « En remettant en cause ces exonérations pour certains secteurs d’activité, comme l’envisage la loi de finances de la Sécurité Sociale 2019, la filière marketing digital-communication-publicité dans son ensemble se retrouve menacée dans les territoires d’outre-mer, et des centaines d’emplois (400 salariés, 2 000 emplois indirects) sont immédiatement sur la sellette », s’insurge Thomas Giraud-Castaing, le président de l’AACC Outre-Mer, le syndicat des agences de communication ultra-marines.

L’emploi en berne, la concurrence accrue

Les professionnels de la filière ont ainsi tenu à interpeller Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, actuellement en visite officielle à La Réunion. Les premières simulations indiquent en effet une augmentation du coût du travail pouvant aller jusqu’à 20 %. « A titre d’exemple, pour une entreprise de 18 salariés, le surcoût sera de 154 000 € en charges sociales annuelles, auquel viendra se greffer l’arrêt du CICE, pointe Thomas Giraud-Castaing. De nombreuses entreprises ne pourront pas y survivre et n’auront d’autre solution que de licencier et de faire une croix sur les embauches prévues en 2019… » L’évolution technologique et des pratiques a fait des professionnels du marketing des référents incontournables du digital, en accompagnement de toutes les entreprises privées et publiques qui ont vécu ou vivent encore leur virage numérique. « Nos métiers sont profondément ancrés dans l’ère digitale et la dématérialisation à ce jour, et de la sorte fortement exposés à une concurrence hexagonale et locale, avec notamment le dumping social sur lequel l’île Maurice a fait reposer sa stratégie de développement et qui a déjà contribué à nous obliger à rogner sur nos marges », poursuit le président de l’AACC Outre-Mer. Les acteurs ont dû adapter leurs structures, se former, embaucher de jeunes diplômés issues des formations existantes dans les îles, afin de miser sur la montée en compétence des ressources locales et la constitution d’équipes qualifiées. « Avec le résultat que l’on sait : une croissance continue depuis plus de dix ans ! Un potentiel de développement réduit à néant si rien n’est fait pour sauver une filière qui, dans l’esprit de la réforme, doit relever des secteurs prioritaires », estime Thomas Giraud-Castaing.

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